Comprendre la notation sur 100
La notation sur 100 a été popularisée par Robert Parker et s'est maintenant imposée comme la norme mondiale. Même la très traditionnelle Revue du Vin de France s'y est convertie cette année. Il ne reste plus que Jancis Robinson qui, parmi les grands critiques mondiaux, note sur 20.
Le principe de la notation sur 100 adopté par quasiment l'ensemble des critiques
Les vins notés par Parker ont une note comprise entre 50 et 100. Tout vin a une note minimale de 50/100... même s'il est imbuvable. Lorsqu'il note un vin, Parker lui attribue donc de 0 à 50 points selon plusieurs critères afin d'obtenir une note comprise entre 50 et 100 points au final.
La répartition des 50 points est la suivante :
- 5 points pour la robe : Couleur, intensité, limpidité
- 15 points pour le bouquet : Netteté, intensité, diversité et complexité
- 20 points pour la bouche : Intensité, équilibre, complexité et longueur
- 10 points pour le potentiel d'évolution et donc l'aptitude à la garde.
Les vins ainsi notés peuvent être décrits de la façon suivante :
- 96-100 (A+) : Des vins extraordinaires au caractère profond et complexe, présentant tous les attributs attendus d'un vin classique de leur variété. Les vins de ce calibre méritent un effort particulier pour être trouvés, achetés et consommés. Ce sont les grands vins iconiques du monde.
- 90-95 (A) : Des vins exceptionnels, avec une grande complexité et personnalité qui valent la peine d'être recherchés. En bref, de superbes vins !
- 84-89 (B+) : De très bons vins, présentant divers degrés de finesse et de saveur ainsi que du caractère et qui procurent du plaisir à les boire.
- 80-84 (B) : Des vins moyens, sans défaut, mais sans distinction.
- 70-79 (C) : Des vins moyens ou sous la moyenne, pouvant présenter un défaut.
- De 50 à 69 : Des vins présentant plusieurs défauts pouvant être éventuellement inacceptables.
Les différences entre les grands critiques mondiaux
Chaque grand critique mondial a sa propre appréciation d'un vin, et même si chaque critique note suivant les préceptes indiqués précédemment, il a ses propres goûts et ses préférences. Il peut bien évidemment en résulter des notes différentes selon les critiques.
Ce qui est intéressant est de savoir dans quelle proportion ces notes diffèrent d'un critique à l'autre, s'il y a des tendances systématiques telles qu'une sous-évaluation ou surévaluation des vins en attribuant des notes systématiquement trop élevées ou trop basses par exemple, ou encore une tendance à attribuer des notes très différentes de la moyenne des critiques ou au contraire très proches. La note moyenne des critiques vise donc à donner un score objectif et consensuel en agrégeant les notes des grands critiques mondiaux.
Mais avec ces différentes habitudes de notation et le fait qu'il existe des critiques qui n'utilisent pas la notation sur 100, comment peut on obtenir une note moyenne fiable et représentative ?
Il faut normaliser les notes données par ces différents critiques, c'est-à-dire placer tous les vins sur une échelle commune sur 100. Cette normalisation doit compenser les biais des différents critiques (par exemple baisser la note d'un critique si l'on a mesuré qu'il surévalue de façon systématique les vins, ou au contraire monter la note s'il a tendance à sous-évaluer).
Le graphe ci-dessous montre de façon synthétique les écarts dans la façon de noter des différents critiques en relation avec la note moyenne agrégée.
Valeur Moyenne
On s'aperçoit par exemple que la moyenne des notes données par James Suckling est inférieure d'un point à la moyenne des notes de l'ensemble des critiques. Il convient donc de rajouter un point à ses notes lorsqu'on les intègre dans le calcul de la note moyenne globale. Pour Jancis Robinson, il y a sous évaluation d'1/2 point. Au contraire, La Revue Française du Vin surévalue très légèrement ses notes (1/4 point). La note moyenne sert à normaliser toutes ces différences.
Dispersion
Une autre donnée du tableau permet de savoir si un critique est consensuel ou au contraire clivant. Lorsque l'on a des écarts importants (critiques sur la droite du tableau), cela signifie que le critique donne des notes parfois très différentes de la moyenne de ses pairs.
Cela ne veut pas dire que le critique surévalue ou sous évalue (les notes peuvent s'équilibrer en moyenne) ; cela signifie juste qu'il a des goûts très différents de ces pairs. Par exemple, Jeff Leave et Decanter semblent être les critiques les plus consensuels (à gauche du graphique) alors qu'au contraire Tim Atkin et Jancis Robinson sont probablement les critiques les plus singuliers et donc les plus clivants.
On comprend alors, après lecture de cet article et lorsque l'on a vu le graphique ci dessus, la sécurité qu'apporte la note moyenne de l'ensemble des critiques. On comprend également l'intérêt de pouvoir déguster un vin afin de déterminer comment on se situe par rapport à la moyenne des notations.
En conclusion, seule la note moyenne reflète le vrai niveau de "qualité" du vin et il faut la comparer à vos propres goûts qui sont les plus importants.